Le 19 juin 1923, Marie Henner, nièce par alliance de Jean-Jacques Henner, fait don à l'Etat français à la fois d'un hôtel particulier, de 440 peintures et de 84 meubles et objets divers provenant de l'atelier de son oncle, pour créer un musée en sa mémoire. A l'occasion de ce centenaire, le musée met à l'honneur Marie Henner et la famille Henner-Dujardin par le biais d'une exposition-dossier qui présentera, à travers des photos, carnets et autres documents d'archives, les différentes actions menées par les donateurs pour la patrimonialisation de l'oeuvre de Jean-Jacques Henner.
À la suite du décès de Jean-Jacques Henner le 24 juillet 1905, son neveu Jules (1858-1913), fils de son frère aîné Séraphin, est institué héritier. Il se retrouve ainsi en possession du fonds d’atelier de son oncle – peintures, mobilier, archives, dessins – alors situé 11 place Pigalle. Contrairement à d’autres artistes de son temps, Henner n’a pas prévu la création d’un musée consacré à son œuvre, comme ont pu le faire de leur vivant Gustave Moreau ou Auguste Rodin. Commence alors pour Jules et son épouse Marie Henner, née Dujardin (1858-1946), un projet qui va prendre corps progressivement et devenir le moteur de leur existence: la création d’un musée dédié à l’œuvre de leur oncle. Après le décès prématuré de Jules en 1913, sa veuve perpétue cette action et mène à bien cette entreprise. Le musée est fondé grâce à l’acte de donation à l’État français du 19 juin 1923 incluant la maison-atelier du 43 avenue de Villiers (que Marie a acquis auprès des héritiers du peintre Guillaume Dubufe en 1922) ainsi que 440 peintures et dessins, des meubles et objets ayant appartenu au peintre. Il est inauguré par le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts, Léon Bérard, le 7 mars 1924 et ouvert au public le lendemain.
Dans le cadre du centenaire de cette donation exceptionnelle, le musée souhaite mettre en lumière ce couple de fondateurs inconnus du grand public, et mal connus de l’Histoire, et rendre hommage à leur immense acte de générosité en faveur de l’État français. Cela a été rendu possible grâce à l’implication des ayants droits de Marie Henner-Dujardin qui n’ont jamais cessé de soutenir l’établissement et ont régulièrement procédé à des dons d’œuvres pour enrichir les collections, et récemment des dons d’archives (documents et photographies) très précieuses pour mieux connaître cette période et ses protagonistes. Ainsi une trentaine de carnets de notes, sorte de journal intime, rédigés par Marie Henner, ont été versés au musée fin 2022. Jusqu’alors inédits, ils ont pu être exploités pour nourrir le contenu de cette expositiondossier, certains sont présentés ici pour la première fois. Que les généreux donateurs d’aujourd’hui soient ici très chaleureusement remerciés pour leur libéralité et pour leur accompagnement dans la préparation de cet accrochage.
Exposition comprise dans le billet d'entrée du musée
