Artistes en résidence
Dès sa réouverture en mai 2016, le musée national Jean-Jacques Henner a affirmé son souhait de développer le dialogue avec l’art d’aujourd’hui et a ainsi créé, en partenariat avec Les Beaux-Arts de Paris, une résidence d’artiste. Chaque année un artiste issu de l’école est invité à créer au musée, dans l'atelier situé au dessus du jardin d'hiver, et à se laisser imprégner par les oeuvres de Jean-Jaques Henner, la maison de Dubuffe ou le foisonnement artistique dont ce lieu est un témoignage. Les œuvres réalisées sont présentées à l’occasion d’une exposition.
Adrien van Melle
Résidence d'artiste de septembre 2019 à juin 2020
Exposition du 14 octobre 2020 au 15 février 2021
Adrien van Melle est né en 1987 à Paris où il vit et travaille. Sa production mélange la littérature à diverses pratiques plastiques et confronte le spectateur à des environnements narratifs et fictionnels. Il travaille la fiction comme un matériau à part entière en faisant s’entremêler écriture, photographie, installation et vidéo.
« Depuis 2017, il crée et fait évoluer des personnages pensés comme une extension de lui-même, telle une arborescence de possibilités plastiques que l’artiste ne souhaite pas abandonner, ou exclure. Il s’en empare alors entièrement pour les transformer en œuvre et entretenir leur nature en devenir*. »
Après des études au Hunter College de New York et à l’ENS Louis-Lumière, il obtient en 2017 son diplôme aux Beaux-Arts de Paris. En 2019 il participe au 64e Salon de Montrouge et à diverses expositions de groupe. Il est actuellement en résidence à la Cité Internationale des Arts. Adrien van Melle est également éditeur et commissaire d’exposition, il a fondé avec Sébastien Souchon les éditions extensibles, qui publient des écrits d’artistes et un lieu d’exposition lui est associé, AU LIEU éditions extensibles, à Paris. Son travail est représenté par la galerie Florence Loewy.
*Texte de Licia Demuro pour le 64e salon de Montrouge
Demian Majcen
Résidence d'artiste de septembre 2018 à juin 2019
Exposition du 5 juin au 23 septembre 2019
Né en 1992, Demian Majcen vit et travaille à Paris. Diplômé de la Villa Arson en 2014, il a poursuivi son parcours dans l’atelier de Jean-Marc Bustamante aux Beaux-Arts de Paris, où il a obtenu son diplôme de fin d’études en 2017. Il y a suivi également les cours de dessin d’Hélène Delprat et d’esthétique du cinéma d’Alain Bonfand. En 2015, il a effectué un séjour d’étude au sein de la résidence artistique Centraltrak à Dallas au Texas.
Aux Beaux-Arts, Demian Majcen a développé une approche expérimentale et pluridisciplinaire : céramique, gravure, sculpture, peinture et tissage... C’est l’idée de mouvement qui lui a permis de relier ces différentes pratiques au travers de la chorégraphie et de la réalisation de courts-métrages.
Aujourd’hui, il invente un langage cinématographique à partir de son expérience sensible de plasticien. Il cherche à estomper les frontières entre la sculpture costumée et le corps en mouvement, entre le théâtre et la vie.
Au musée Henner, il s’est plus particulièrement penché sur la fin du XIXe siècle, période de bouillonnement intellectuel qui a vu naître le cinéma. Dans ses décors qui évoquent les quartiers d’artistes de la Nouvelle Athènes et de la Plaine Monceau, il fait se croiser des personnalités aussi passionnantes que Sarah Bernhardt, Jean-Jacques Henner, Loïe Fuller, George Méliès, ou Isadora Duncan... C’est par la fantasmagorie de sa camera obscura qu’il s’emploie à rendre ces chambres lucides.
Eugénie Alméras
Résidence d'artiste de septembre 2017 à juin 2018
Exposition du 16 mai au 4 septembre 2018
Née en 1988, Eugénie Alméras vit et travaille à Paris. Son travail est exposé de nombreuses fois au sein des Beaux-Arts, puis à Hambourg, et dans son ancien atelier collectif de peinture au Kremlin-Bicêtre. Elle étudie aux Beaux-Arts de Paris de 2009 à 2014 dans l’atelier de François Boisrond, un atelier de peinture figurative. Elle suit les cours théoriques de François-René Martin et de Didier Semin, ainsi que les cours de dessin d’après modèle vivant de James Bloedé. Elle obtient le Diplôme National Supérieur d’Arts Plastiques des Beaux-Arts de Paris en 2014 après une année passée à la Hochschule für Bildende Kunst, Hamburg, les Beaux-Arts de Hambourg.
Sa première exposition personnelle intitulée « Les Groupes » est une série de grands formats réalisée à l’huile sur le thème de la boxe. Elle réalise des portraits de boxeurs après le match afin d’exposer les stigmates et le sang rouge provoqués par le combat sur le ring. Elle travaille à partir d’images récoltées dans ses recherches : photographies, magazines, archives personnelles… Sa palette mêle tons bruns, rouges et bleus, inspirés de la tradition expressionniste, le rouge étant sa couleur de prédilection. Parallèlement, une série de paysages, « Les Refuges », inspirée de son village familial du Sud-Ouest, à la frontière espagnole, accompagne ses portraits en représentant un univers fantomatique.
Pour ses nouvelles toiles réalisées au musée Jean-Jacques Henner, s’appuyant sur ses recherches iconographiques, elle replace dans un contexte contemporain la nudité masculine. Elle revisite ce sujet, le plus ancien de l’histoire de l’art, à travers sa vision de la nudité et celle de son temps, face à la volupté et au mystère des femmes nues rousses de Jean-Jacques Henner. Quel équivalent masculin pour le terme de « muse » ?
Christelle Téa
Résidence d'artiste de septembre 2016 à juin 2017
Exposition du 17 mai au 3 juillet 2017
Christelle Téa, diplômée des Beaux-Arts de Paris en juin 2015, est la première artiste en résidence choisie dans le cadre du partenariat entre son école et le musée national Jean-Jacques Henner.
Christelle Téa est née en 1988, elle vit et travaille à Paris. Son travail s’articule essentiellement autour du dessin et de la photographie. Entre 2010 et 2015, elle a été élève dans l’atelier de Patrick Tosani et de Jean-Luc Vilmouth aux Beaux-Arts de Paris où elle a également suivi les cours de Philippe Comar et Didier Semin.
Passionnée de musique (elle a pratiqué pendant 5 ans le chant lyrique dans la classe d’Alexandra Papadjiakou au Conservatoire du XVIe), elle a réalisé une série de dessins de chanteurs et d’instrumentistes de l’Orchestre National de l’Opéra de Paris, dessins qui ont été exposés à la médiathèque de l’Opéra Bastille en mai 2012. Par ailleurs, combinant montages photographiques et dessins, elle a réalisé de grandes fresques, inspirées d’airs d’opéras comme Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach ou encore Faust de Gounod, dans lesquelles elle se met elle-même en scène. Elle est l’auteur de plusieurs performances chantées, notamment Carte Blanche à la Chapelle des Petits-Augustins aux Beaux-Arts de Paris, en 2011, et, Lady, à l’Amphithéâtre d’honneur et à l’Amphithéâtre de morphologie aux Beaux-Arts de Paris en 2012.
En 2014, elle effectue un séjour d’étude de six mois aux Beaux-Arts de Pékin (CAFA). En 2015, elle participe au workshop organisé par Jean-Luc Vilmouth et Clélia Zernik, Nature and Me, pour la Triennale d’Echigo-Tsumari au Japon. Aujourd’hui, elle se consacre essentiellement à réaliser des portraits dessinés sur le vif de personnalités diverses (artistes, collectionneurs, artisans, scénographes, chefs d’orchestre, instrumentistes, historiens, etc.). Elle les représente dans leur atelier, leur bureau ou chez eux, attachant une attention toute particulière au cadre dans lequel ils travaillent ou vivent, appréhendé comme l’expression de leur personnalité.